lundi 29 juillet 2013

Fiche familiale de François Parent et de Marie-Anne Arlu

François Parent est le cinquième enfant né du mariage entre Joseph Parent, l’aîné, et Marie-Madeleine Marette. Il est un des petits-fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau.

François Parent (Joseph Parent et Marie-Madeleine Marette)
n 5; b 5-3-1700, Montréal / d après 1759, Louisiane

m Marie-Anne Arlu, veuve de Jean Favre, fort Condé, Mobile, Alabama, 

2 décembre 1726 (1)
n ? / d 27; s 27-10-1755, Mobile, Alabama

Enfants

1. François
n 17; b 20-9-1727, fort Condé, Mobile, Alabama (1) / d avant 1730

2. Claude
b 4-6-1729, fort Condé, Mobile, Alabama (1) / s 10-6-1736, fort Condé, Mobile, Alabama (2)

3. François
n 21; b 23-8-1730, fort Condé, Mobile, Alabama (1)

4. Catherine Parent
n ~ 1733 / d 31-12-1759; s 1-1-1760, Mobile, Alabama (2)
m Pierre de Juzan, fils de Pierre de Juzan et de Marie-Thérèse Trudeau, 1-11-1758, Mobile, Alabama (1)

5. Charles
n 22-1; b 9-2-1738, fort Condé, Mobile, Alabama (1) / d après 1800, Nouvelle-Orléans
m Jeanne Rochon 7 avril 1772, Mobile, mariage officialisé le 23 juin 1773 (3)

(1) Sacramental Registers Book 1, Microfilm 2047321, Family History catalog. Salt Lake City, Utah, Church records from Archidiocese of Mobile.
(2) Sacramental Registers Book 1, Microfilm 2047322, Family History catalog. Salt Lake City, Utah, Church records from Archidiocese of Mobile.
(3) Jacqueline Olivier Vidrine, Love’s Legacy, The Mobile marriages recorded in French, transcribed with annotated abstracts in English, 1724-1786, 1985, Center for Louisiana Studies, University of Southwestern Louisiana, Lafayette, LA.

lundi 15 juillet 2013

François Parent en Louisiane – partie 2

François Parent, le neveu de Claude Parent et le petit-fils de mon ancêtre Pierre Parent, a pris épouse en 1726 et s’est installé dans la région de Mobile. Le 17 septembre 1727, Marie-Anne Arlu accouche d’un fils à qui on donne le nom de François lorsqu’il est baptisé trois jours plus tard, à Mobile. Marie-Anne Arlu a déjà donné naissance à trois enfants nés de son premier mariage avec Jean Favre ; les actes de baptême de deux de ces enfants ont été enregistrés à l’église du fort Condé de Mobile, un est manquant. Ainsi, le 16 avril 1721, Jean Favre porte sur les fonts baptismaux un bébé de sexe masculin à qui on donne le prénom de Jean-Claude. Le parrain est Claude Parent et la marraine, Marie Arlu. Puis, le 28 janvier 1723, un deuxième fils Favre est baptisé sous le nom de Jean-Simon. Jean-Claude Favre demeurera dans la région de Mobile et il se mariera le 7 juin 1759 avec Marguerite Wiltz fille de Laurent Conrad Wiltz et de Marie-Anne Colon.

Deux ans après la naissance de leur premier enfant, le deuxième fils de François Parent et Marie-Anne Arlu voit le jour. Il reçoit le prénom de Claude, le 4 juin 1729; le parrain est Claude Favre, le frère du premier époux de la mère (1). Cet enfant meurt en bas âge, il rend l’âme le 10 juin 1736. Un troisième fils naît le 21 août 1730. Deux jours plus tard, on le baptise et on lui donne le prénom de François. Il faut donc conclure que le premier-né baptisé sous ce prénom est décédé. Dans les registres de Mobile, un autre enfant du couple Parent-Arlu est répertorié. Il s’agit de Charles Parent, né le 22 janvier et baptisé le 9 février 1738.

À ces quatre enfants, il faut ajouter une fille connue sous le nom de Catherine. Même si son acte de baptême n’existe pas dans les registres de Mobile, les registres paroissiaux la mentionnent à plusieurs reprises dans les années à venir en tant que marraine (2). Le 2 mars 1743, Catherine Parent est la marraine d’un indien, esclave du Sieur Trouillet chirurgien à Tombecbee, le parrain est François Favre. Le 28 novembre 1744, elle est la marraine de François Girard, fils de Jean Girard et de Marie Daneau. Le 13 juin 1745, elle est la marraine d’un « négrillon », esclave de Claude Barbeau dit Boisdoré. Son frère Charles est appelé à jouer le rôle de parrain le 22 décembre 1747 lors du baptême de Charlotte Roy, fille de Jacques Roy et de Marie Lurat. En 1758, elle se marie (3).

Les généalogistes qui consultent le dictionnaire de René Jetté lisent que François Parent aurait eu trois enfants naturels qui ont été baptisés à Michillimakinac en 1726, 1728 et 1729. Si c’est vrai, il aurait beaucoup voyagé entre cet important poste de taire et la Louisiane car son épouse donne aussi naissance à des enfants au cours de la même période.

On connaît très peu de choses de la vie de François Parent. On peut simplement supposer que ses activités se conjuguent à celles de ses concitoyens de la région de Mobile. Le développement de la région se caractérise par l’établissement des plantations. Comme ses concitoyens, il subit les deux ouragans qui dévastent la région de Mobile en 1740 (4). On sait qu’il garde le contact avec son père Joseph qui habite à Montréal. Par exemple, au mois de juillet 1744, Joseph Parent et son frère Antoine se rendent chez le notaire Jean-Baptiste Adhémar en compagnie de François Parent. Ils demandent au notaire de rédiger une requête qui nomme François Parent leur procureur. Dans cette requête, il lui demande de faire tout ce qu’il lui est possible pour régler définitivement la succession de leur frère Claude Parent. Joseph et Antoine Parent ont droit à un sixième des parts de la succession de leur frère. Les deux frères Parent possèdent une information très incomplète en ce qui concerne le décès de leur frère Claude, car ils font écrire au notaire Adhémar que Claude est décédé depuis « environ cinq ou six années » (5).

Marie-Anne Arlu reçoit les derniers sacrements le 27 octobre 1755 et elle est inhumée le jour même. Dans l’acte sépulture, on précise qu’elle est l’épouse de « Mre Parent, taillandier » (6). Trois ans après ce deuil, Catherine Parent se marie. Le premier novembre 1758, elle unit sa destinée à celle de Pierre de Juzan, enseigne dans les troupes de la Marine, natif de Mobile. Il est le fils de Pierre de Juzan, aide-major, de Mobile, et de Marie-Thérèse Trudeau.

Par la suite, François Parent disparaît des registres de Mobile. On ne connaît pas la date de son décès. Par contre, son fils Charles permet de suivre la trace de cette famille dans la région de la Louisiane.

(1) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Sacramental Registers Book 1, Microfilms 2047321 Family History catalog. Salt Lake City, Utah).
(2) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Sacramental Registers Book 1, Microfilms 2047321 Family History catalog. Salt Lake City, Utah).
(3) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Sacramental Registers Book 2, Microfilms 2047322 Family History catalog. Salt Lake City, Utah).
(4) Peter J. Hamilton, Colonial Mobile, Boston and New York, Houghton, Mifflin and company, the University Press, 1898, 434 p.
(5) BAnQ, Minutier de Jean-Baptiste Adhémar, le 4 juillet 1744.
(6) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Sacramental Registers Book 2, Microfilms 2047322 Family History catalog. Salt Lake City, Utah).

lundi 1 juillet 2013

François Parent en Louisiane – partie 1

Les noms de Claude Parent, fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau, et de son épouse Catherine Christophe apparaissent régulièrement dans les registres de Mobile, en Louisiane. Par exemple, le 6 avril 1726, Claude Parent et son épouse accompagnent Joseph Barbeau dit Boisdoré en tant que témoins devant le curé et le juge de Mobile. Barbeau dit Boisdoré veut épouser une fille de Mobile mais il est incapable de prouver qu’il n’a pas déjà été marié. Le curé et le juge signifient qu’ils lui font « dresser cette acte pour notre sureté » (1).

Au cours de la décennie 1720, Claude Parent n’est plus le seul représentant de la famille Parent dans la grande région de la Louisiane. Vers 1725, son neveu François arrive à Mobile. François Parent est le fils de Joseph Parent l’aîné et de Marie-Madeleine Marette ; il a été baptisé à Montréal le 5 mars 1700. François est le cinquième enfant de la famille.

Joseph Parent, le père de François, connaît bien les « Pays d’en Haut », c’est à dire la région des Grands Lacs. Il a vécu au fort Pontchartrain de Détroit pendant plus de cinq ans, soit de 1707 à 1712. Durant cette période, il a tissé de solides liens commerciaux avec les gens de cette région. Par exemple, en 1712, il signe un marché pour le commerce au fort Pontchartrain avec Louis Duchouquet (2). De retour à Montréal, il continue ce type de commerce avec divers associés dont la famille Magdeleine dit Ladouceur. Joseph Parent travaille de concert avec son fils François qui est qualifié de « voyageur ». Ainsi le 27 août 1720, le notaire Raimbault rédige un contrat par lequel une obligation est prise par Joseph Parent « maître taillandier et bourgeois faisant fort pour François Parent voyageur son fils, et son associé Joseph Magdeleine dit Ladouceur » à Pierre Lestage marchand de Ville Marie (3).

Après 1721, François disparaît de la scène montréalaise. Il a séjourné dans la région des Grands Lacs.  On le retrouve à Mobile en 1726. Le 9 juin 1726, il est le parrain de Françoise, fille de René Sabourdin et de Marie Foucot. À la fin de l’année 1726, il prend épouse. Le 2 décembre 1726, à fort Condé de Mobile, il unit sa destinée à celle de Marie-Anne Arlu, veuve de Jean Favre. Dans cet acte de mariage, on dit de François Parent qu’il est maître taillandier de Montréal (4).

En raison des démêlés juridiques qui ont suivi le décès de son mari Jean Favre, nous savons que Marie-Anne Arlu a eu au moins trois enfants de son premier mariage. Le 3 mai 1725, le Conseil supérieur de la Louisiane est saisi d’une requête d’un certain Thomas Desersy qui conteste l’héritage de la propriété que Jean Favre a laissé à Marie-Anne. Les lettres patentes portant sur l’établissement du Conseil supérieur de la Louisiane date du 17 septembre 1716 (5).De renvoi en renvoi devant le Conseil supérieur de la Louisiane en se référant au contrat de mariage ou encore à la tutelle des enfants mineurs Favre, cette contestation traînera tout l’été et se règlera le 6 août à la faveur de la veuve. C’est le 6 août 1725 qu’on apprend que Marie-Anne est la mère de trois enfants mineurs (6).

Au recensement de la Louisiane daté du 1er janvier 1726, huit personnes demeurent à Biloxi. Parmi ces personnes, le recenseur identifie la veuve Arlu, sa sœur et quatre enfants. À cet emplacement est construit un entrepôt de compagnie.

(1) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Sacramental Registers Book 1, Microfilms 2047321 Family History catalog. Salt Lake City, Utah).
(2) BAnQ, Minutier d’Antoine Adhémar, le 14 septembre 1712.
(3) BAnQ, Minutier de Pierre Raimbault, le 27 août 1720.
(4) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Sacramental Registers Book 1, Microfilms 2047321 Family History catalog. Salt Lake City, Utah).
(5) Louisiana historical Society, New Orleans, 1908, vol. IV, réédité New York, 1969, AMS Press, inc., p. 21
(6) « Records of the Superior Council », The Louisiana historical quaterly, AMS Press, New York, 1919, vol. 2, p. 204; 330; 338-342