dimanche 14 décembre 2014

Noël aux 18e et 19e siècles

Dans mon billet du 23 décembre 2011, je citais des passages du Journal des Jésuites qui décrivaient des scènes de Noël du milieu du 17e siècle. Au 18e siècle, les écrits sont rares, mais ils signalent que Noël est toujours grandement célébré.

Dans son journal, Mme Bégon écrit le 24 décembre 1748 les mots suivants :
« La pluie et le temps doux par conséquent continuent, mais je crains pour ces fêtes un revers qui nous fera bien payer le beau qu’il fait. Il serait triste de geler en allant à la messe, car je ne sors que pour cela, les fêtes et dimanches. » […] M. de Longueuil nous est venu dire que sa fille aînée quêtait à la messe de minuit et qu’il avait pris ce pain bénit qui semblait convenir à sa place » (1).

Au milieu du19e siècle, les journaux commencent à accaparer cette fête. On parle d’offrir des cadeaux à Noël, tout comme au Nouvel An. Le journal Le Canadien, dans son édition du 27 décembre 1850, publie cette annonce :

Cadeaux de Noël et du Nouvel An
PORTRAIT AU DAGUERRÉOTYPE
L. A. Lemire artiste daguerrien
Maison carreautée, rue Couillard

Un an plus tard, dans son édition du 29 décembre 1851, on lit cette publicité :

ARTICLES POUR ÉTRENNES
Livres de prières richement reliés en velours
Livres pour enfants, jolis cartonnages,
Albums de musique de compositeurs illustres etc.
BOSSANGE, MOREL & Cie
12, rue Buade, vis-à-vis le presbytère

Les années 1850 sont à marquer d’une pierre blanche, car c’est dans cette décennie que le Québec a appris l’existence du cantique « Minuit, chrétiens ».  Il fut chanté  pour la première fois au Québec, par Marie-Louise-Joséphine Caron, fille du juge René-Édouard Caron, ancien maire de la ville de Québec et futur lieutenant-gouverneur du Québec, accompagnée à l'harmonium par Ernest Gagnon, le 24 décembre 1858, à l'église Saint-Colomb de Sillery.

(1) Lettres au cher fils, Correspondance d’Élisabeth Bégon avec son gendre (1748-1753), préface de Nicole Deschamps, Montréal, Hurtubise HMH, 1972.